L’accord National Interprofessionnel (ANI) sera certainement retenu comme l’un des bouleversements majeurs de cette année dans les assurances. Face à l’obligation de complémentaire santé d’ici 2016, tous les acteurs des assurances ne sont pas encore en mesure de proposer des offres compétitives.
Cette mesure, saluée par certains est aussi décriée par d’autres qui estiment qu’elle va mettre en mal les mutuelles. Cet article n’a pas vocation à défendre les « anti-ANI » mais plutôt à essayer de comprendre leur position. Rappelons quelques faits, les compagnies d’assurances, institutions de prévoyances et les mutuelles couvrent près de 94% de la population. L’ANI va concerner près de 4 millions de salariés non couverts par une complémentaire santé. A ce jour, plus de 600 000 personnes bénéficient de la couverture santé de leur conjoint. Par ailleurs, sur les 65 millions de personnes possédant une complémentaire santé en 2013, plus de 57% le sont grâce à une couverture individuelle.

Le monde de la mutualité est en pleine mutation depuis plusieurs années. Avant 2001, la France comptait plus de 7000 mutuelles. Par la suite, ce nombre a été considérablement réduit. En 2008, on comptait 656 mutuelles. Aujourd’hui, elles sont 500. Cette réduction considérable est le résultat de nombreux regroupements pour faire face à la concurrence accrue du marché.
Il est vrai que l’ANI doit être considéré comme une opportunité. Toutefois, il faut se rendre à l’évidence qu’il ne résoudra pas tous les problèmes. Avant ou après 2016, il restera toujours une part de la population qui restera en marge et ne bénéficiera d’aucune couverture santé. La mesure contribuera plus à faire un transfert d’assurés de l’individuel vers le collectif. La configuration change mais le nombre de personnes couvertes ne connaitra pas une augmentation considérable.
